Julian Assange saisit la Cour européenne des droits de l’homme pour contester son extradition vers les Etats-Unis


Il encourt cent soixante-quinze ans de prison. Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, qui tente d’éviter une extradition aux Etats-Unis pour la diffusion de milliers de documents classifiés, a formé un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), a confirmé vendredi 2 décembre la juridiction européenne auprès de l’agence Reuters.

Ce recours vise à contester la décision, prise par les autorités britanniques à la fin de juin, d’approuver son extradition vers les Etats-Unis, réclamée depuis plus de dix ans par Washington. L’Australien, âgé de 51 ans, se trouve sur le sol britannique, où il a passé plus de sept ans reclus dans l’ambassade d’Equateur à Londres, avant d’être arrêté en 2019.

Il est poursuivi par la justice américaine pour dix-huit chefs d’accusation liés à la publication par WikiLeaks, à partir de 2010, de plus de 700 000 documents classifiés relatifs aux activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.

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Des chefs d’Etat et des médias demandent l’arrêt des poursuites

Mercredi, le premier ministre australien, Anthony Albanese, a annoncé qu’il avait personnellement demandé aux responsables américains de mettre fin aux poursuites judiciaires contre le ressortissant australien. « Il y a quelque temps, j’ai fait valoir mon point de vue selon lequel trop, c’est trop. Il est temps que cette affaire soit menée à son terme », a affirmé M. Albanese devant le Parlement australien.

Deux jours plus tôt, Le Monde et quatre autres médias internationaux (The New York Times, The Guardian, El Pais et Der Spiegel) avaient également appelé le gouvernement américain à abandonner les poursuites contre le fondateur de WikiLeaks, arguant, dans une tribune commune, que « publier n’est pas un délit ».

Le président colombien, Gustavo Petro, s’était, lui aussi, le 22 novembre dernier, déclaré en faveur de la libération de M. Assange, disant « soutenir la lutte mondiale pour la liberté du journaliste Julian Assange », dans un message posté sur Twitter, appuyé d’une photo de sa rencontre avec deux délégués de WikiLeaks la veille.

« Je demanderai au président Biden avec d’autres présidents latino-américains de ne pas inculper un journaliste simplement pour avoir dit la vérité », a ajouté le premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, élu en juin.

Pour contester son extradition aux Etats-Unis, Julien Assange a, par ailleurs, saisi il y a plusieurs mois la Haute Cour de Londres, qui doit rendre sa décision au début de l’année 2023.

Lire aussi : Un appel de journaux en faveur de Julian Assange : « Publier n’est pas un crime »

Le Monde avec Reuters



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